Il est des moments
où l’Histoire – en lettres majuscules – vient frapper à votre histoire
personnelle. C’est ce qui me semble clairement s’être passé pour Maurice Chevit.
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Né en 1923 à Paris,
il vient de s’éteindre lundi dernier : ses obsèques sont célébrées ce
vendredi 6 juillet, à 14h30, à l’église Saint-Pierre de Charenton.
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Adolescent, le chemin devient vite escarpé entre ses origines, son engagement, sa rencontre avec Pauline, la
prison, sa conversion, la Guerre, la Résistance, son frère arrêté et déporté…
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Viendront ensuite la
vie avec Pauline, la famille, le parcours professionnel – mais tout aussi bien ce trésor de bonté
que tous lui reconnaissent... et l'ouverture à de nouveaux engagements auxquels il nous invite –
aujourd’hui même, encore et manifestement – à participer : aux fleurs, il est préféré des
dons à Amnesty International ou à ATD Quart-Monde.
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C’est à l’occasion
d’une conjonction, beaucoup plus modeste, de mon histoire personnelle et de
l’Histoire, que j’ai eu la chance de rencontrer Maurice. Comédienne venant de
faire ses débuts à Varsovie, projetée à Paris, coupée de ma langue maternelle
et de l’expression par la parole – il m'a évoqué ses racines familiales juives
dans la ville de Radom ; il m’a orientée ; lui et Pauline ont eu la gentillesse
de m’inviter chez eux.
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Acteur apprécié et
aimé, il était animé par une foi chrétienne qui n’était pas celle d’un
renfermement au sein d’une religion, animé par une foi tournée vers les autres.
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Ceux qui l’ont connu
au cours des années ’70 au sein de l’association UCTM – l’Union Catholique du
Théâtre et de la Musique – parlent de lui comme d’un fer de lance, animant des débats passionnants et avançant des arguments
remarquables.
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C’est vers la même
époque que – ayant constaté, dit-on, que la lecture des textes évangéliques, au cours d'un mariage, avait laissé à désirer – il a pris l’initiative de
créer des Ateliers de la Parole, animés par des acteurs professionnels, à
l’intention de laïcs, et de prêtres. Au-delà de lui, cette activité se poursuit toujours actuellement.
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L'illustration de ce billet rassemble l'affiche de la pièce Brooklyn Boy (à la Comédie des Champs-Élysées), à l'occasion de laquelle Maurice Chevit a reçu de nouveau le Molière du second rôle en 2005, et une photographie prise de la couverture du livre autobiographie paru aux Éditions de la Lagune en 2008 (J'm'arrête pas, j'suis lancé).
Pour qui ne souhaite pas se contenter de la reprise à satiété sur Internet, ou de la paraphrase du communiqué de l’AFP, se reporter notamment :
Pour qui ne souhaite pas se contenter de la reprise à satiété sur Internet, ou de la paraphrase du communiqué de l’AFP, se reporter notamment :
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Au blog de Pascale Fournier (journaliste et animatrice de
radio)
http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/archive/2012/07/04/maurice-chevit-au-dela-bien-au-dela-du-marius-des-bronzes-fo.html
A celui d’Armelle Héliot (critique théâtrale au Figaro)
A celui de Carmadou (un couple qui fait partager lectures,
sorties)
A celui de Rémi C. (s’intéresse à la chanson, aux seconds
rôles...)
A l’article d’Alain Riou dans le Nouvel Observateur
A celui de Stéphane Dreyfus dans la Croix