L'article précédent nous a permis de faire un tour des activités de l'association SEINE-VISTULE en 2012.
Passons à l’année 2013
Traduction et lecture-spectacle
Ainsi qu’annoncé pour 2012, une
traduction mieux adaptée pour la scène, par Lisbeth Virol et Arturo Nevill, de
la pièce de théâtre Skiz de Gabriela Zapolska
avait été finalisée – ce qui a en permis une première lecture publique le 17
novembre au Théâtre du Nord>Ouest, avec Coralie Salonne,
David Malley, Lisbeth Virol et Yves Jouffroy.
Les participants – dont
plusieurs donnaient au même moment une remarquable interprétation de La
Cerisaie de Tchekhov, mise en scène par Coralie Salonne – ont apprécié d’avoir
eu cette occasion de découvrir Skiz et envisagent
volontiers une nouvelle lecture : celle-ci est prévue à l’Entrepôt le 15
septembre de 2014.
Publications
Sur
l’essentiel, les publications antérieures des traductions réalisées par Lisbeth
Virol et Arturo Nevill avaient jusqu’alors été à l’origine de deux ouvrages :
-
Madame Zapolska et la scène parisienne, aux Éditions de la Femme Pressée, en 2004. Publiée à compte d’auteur, cela a
été surtout une opération de promotion.
-
Moralność pani Dulskiej (La Morale de Madame Dulska), publié il y a trois
ans aux Presses de
l’Université de Varsovie avec un réel appui de cette Université. Outre une
présentation bilingue de cette pièce de Gabriela Zapolska, traduite par Paul
Cazin – cet ouvrage comporte notamment la traduction de chroniques
journalistiques de cette auteure par Elzbieta Koslacz-Virol et Arturo Nevil.
Autres manifestations
Les deux lectures de la pièce Stella Maris annoncées en 2012, ont
effectivement eu lieu : Au Théâtre du Nord>Ouest, le
29 janvier 2013, avec Gérard Cheylus, Antoinette Guédy, Delphine Haslé et
Lisbeth Virol... puis au Centre culturel de l’Entrepôt,
le 28 mai – Christophe Jezewski ayant pris la relève de Gérard Cheylus.
Un nouvel intérêt pour les écrits de
Zapolska
Nous prenons conscience des
riches retombées, suite à un contact qui s’est établi avec une personne qui
s’intéresse aux sœurs Feinkind.
Dans les traductions
jusqu’alors réalisées, on avait déjà pu constater que Zapolska avait mentionné
Stefania Feinkind à plusieurs reprises. D’origine varsovienne, celle-ci était
une élève de Charcot (elle a passé chez lui une thèse sur le somnambulisme).
Elle est intervenue au Congrès international des Femmes
qui s’est tenu en 1892 à Paris. Elle a conseillé Zapolska pour tenir son rôle
de morphinomane dans Simone
de Louis de Gramont, mis en scène au Théâtre Libre. Et ses conseils
s’élargissaient probablement à des aspects médicaux personnels, puisque
Zapolska avait plusieurs ennuis de santé.
Les investigations évoquées
plus haut portaient initialement sur le parcours d’un médecin remarquable de l’époque : le Dr Louis Queyrat, venu du département de la Creuse.
Stefania Feinkind épousera le Dr Queyrat, tandis que sa sœur Ewelina, qui a également fait des études de médecine à Paris, entrera, par alliance, dans la famille Peugeot. En regroupant nos informations respectives et
en approfondissant cette recherche, nous avons notamment exhumé quelques textes
qui apportent un nouvel éclairage sur l’époque du séjour parisien de
Zapolska :
Zaszumi
las, écrit par Zapolska après son retour en Pologne et qui est
un roman à clé particulièrement précis sur la situation de la colonie
polonaise, au moment où Zapolska vient tout juste d’arriver à Paris.
Realia historyczne w
powieści Gabrieli Zapolskiej Zaszumi las, commentaire rédigé en 2002
sur ce roman par Wiesław Sladkowski de l’université de Lublin, qui en
fournit justement plusieurs clés (dont celles identifiant les sœurs Feinkind,
mais aussi bien d’autres personnes et organismes) et éclaire en quoi cela a
influencé Zapolska au cours de son séjour parisien, notamment vis-à-vis de la
colonie polonaise, dans les priorités qu’elles s’est données dans ses
activités, et sans doute sur certaines raisons de son retour en Pologne (le
fait que Zapolska ait mis ses notes en ordre et rédigé ce roman peu après son
retour, ne semble pas neutre).
Apparemment plus
accessoire mais d’un réel apport
également, nous avons mis la main sur le compte rendu quasi intégral en
français du Congrès International des Femmes qui s’était
également tenu à Paris, mais à mi-1889, tout juste avant l’arrivée de
Zapolska : on y retrouve en grande partie les mêmes personnes qu’en 1892
(dont Stefania Feinkind qui y intervient) et des mêmes thèmes commencent à y
être abordés. En revanche, on ne dispose pas d’un tel compte rendu pour le Congrès
de 1892 : le rapprochement du compte rendu du Congrès de 1889
et la relation que Zapolska fait, comme journaliste, de celui de 1892 pour ses
lectrices et lecteurs de Varsovie, est, à cet égard, particulièrement stimulant.
Sensibilisation de lycéens qui étudient le
polonais
Au début de l’année 2014, Elzbieta
Koslacz-Virol a pu y présenter Gabriela Zapolska, son œuvre et la particularité
de son séjour parisien de six ans. à l’École
Polonaise puis du Lycée Montaigne. Nous en dirons sans doute davantage dans un article ultérieur.