mardi 8 avril 2014

Association SEINE-VISTULE en 2012


Cela fait environ deux ans, je vous avais présenté les activités de l’association SEINE-VISTULE que j’anime (voir mon billet du 12 mai 2012). Qu’avons-nous fait depuis ? Vous en avez eu des échos au fil des  articles qui se sont succédé depuis.

En voici une présentation chronologique qui porte sur les années 2012 et 2013

En 2012, d’abord...
... 2013 fera l'objet de l'article suivant

 Seine- Vistule s’est essentiellement consacrée à la  poursuite de traductions, à des publications et à des manifestations de sensibilisation du public.

Traductions

La pièce de théâtre Skiz de Gabriela Zapolska avait donné lieu à une traduction dans le cadre de l’Association, il y a plusieurs années. Cette traduction a été reprise depuis le début, afin de la  porter sur les planches en français.

La traduction de Stella Maris – autre pièce de Zapolska – vient d’être menée à bien. Deux lectures ont été programmées pour fin de janvier 2013 au Théâtre du Nord>Ouest et pour fin mai à l’Entrepôt.

Cette pièce fait partie d’un ensemble récemment édité par le soin de l’Université de Slask « Les drames non publiés » de Gabriela Zapolska. Nous sommes arrêtés sur l’une d’entre elle – Stella Maris – qui tient en une petite quinzaine de pages.

A trente ans de distance, ce n’est rien d’autre que l’évocation d’un élément fort de la biographie de Zapolska : Peu après avoir eu vingt ans, elle s’était éloignée de son mari pour jouer dans des troupes itinérantes, avait eu d’un directeur une enfant qui était ensuite morte en bas-âge, C’est ce qui est ici repris sous une forme dramatisée, Mais le plus surprenant est d’y retrouver, pratiquement mot pour mot, des phrases que Zapolska avait utilisées longtemps auparavant dans ses lettres pour s’exprimer sur cet épisode douloureux. On se doute que cela l’a travaillée pendant tout ce temps. En prendre conscience éclaire une partie de son parcours personnel.

Enfin, parmi les premières chroniques journalistiques parisiennes de Zapolska figurait un article assez fouillé sur le Pavillon théâtral qui avait été implanté à l’Exposition universelle de Paris, en 1889. Cette traduction a été communiquée à la Comédie-Française ainsi qu’à la Société d’Histoire du Théâtre.

Publications

- Les Annales 2012 (volume n° 14) du Centre parisien de l’Académie polonaise des Sciences (PAN) sont parues. Elles regroupent les textes des conférences et manifestations qui y ont eu lieu en 2011. C’est dans cet ouvrage de près de 500 pages essentiellement en français que se trouvent les deux textes de la conférence sur Gabriela Zapolska, donnée le 19 octobre 2011 par Danuta Knysz-Tomaszewska et Elżbieta Koślacz-Virol – respectivement intitulés : La Magie de la Bretagne et La Ville-Lumière.

Le CIRCE (Université Paris-Sorbonne) a publié cette même année Les minorités littéraires (et autres) en Pologne, ouvrage hors-série de sa collection Cultures d’Europe centrale, sous la direction d’Agnieszka Grudzińska et de Kinga Callebat. On y trouvait, sous la signature de Krystyna Kłosińska – qui a par ailleurs participé à la publication des pièces tardives de Zapolska (cf. plus haut)  – un article intitulé : Zapolska à Paris.

Krystyna Kłosińska a mis le doigt sur l’importance de son séjour parisien pour Zapolska : une métamorphose commencée dans les pires conditions, préludant à un retour au pays de façon quasi triomphante. Elle nous montre aussi comment, à la lecture des chroniques journalistiques de Zapolska depuis Paris, des historiens de la littérature ont eu tendance à déceler la trame d’un roman d’apprentissage (Bildungsroman). En revanche, sa correspondance laisse entrevoir des balancements entre son pays, dont elle se sent exilée mais garde une poignante nostalgie, et des Parisiens parmi lesquels elle se trouve d’abord isolée puis adoptée – mais encore étrangère. Sa relation avec le peintre Paul Sérusier permet à une plus grande familiarité avec les gens et les lieux de se construire. Conclusion de l’auteure de l’article : le sujet en crise a surmonté la crise ; le moi est en mesure de choisir les siens. C’est notamment ce qu’elle fera à son retour en Pologne, vis-à-vis de marginaux et d’exclus.
Mon commentaire : la métamorphose qui s’est opérée chez Zapolska lors de son séjour parisien va au-delà d’un épisode personnel, limité à la période où elle a vécu. Preuve en est que – plus d’un siècle plus tard – Zapolska et son œuvre sont toujours bien présents.

Dans la veine de ce qui avait été réalisé pour la publication bilingue de Moralność pani Dulskiej (La Morale de Madame Dulska) par la Faculté de Langue et de Littérature Polonaises de l’Université de Varsovie, Institut d’Etudes Polonaises Appliquées, une initiative similaire s’esquisse dès 2012 autour de Skiz dont la traduction pour la scène est pratiquement achevée. Il est alors envisagé une nouvelle publication pourrait ainsi comporter une version bilingue de Skiz, la traduction d’articles de Zapolska sur Paris, et quelques essais critiques.

Manifestations et sensibilisation

Après une année 2011 bien remplie en termes de manifestations, 2012 n’aura pas brillé à un même niveau. Une réunion organisée à la Bibliothèque Polonaise de Paris par les personnes qui s’occupent de recenser et de remettre en valeur des monuments ou tombes polonaises en France – notamment à l’initiative de Mme Barbara Kłosowicz, a été l’occasion d’une lecture d’une suite de textes de Gabriela Zapolska.

Amis de la Seine-Vistule

La mise en place d’une structure de soutien, sous le nom des Amis de l’Association Seine-Vistule, a fait ses premiers pas en 2012. Modeste initialement, ce soutien a néanmoins contribué à couvrir quelques frais administratifs

Malgorzata G. qui avait organisé l’année précédente au Musée de la littérature de Varsovie une belle Exposition sur Zapolska, a renouvelée cet exploit pour les trois mois de l’été 2012 à Gdynia. Cette exposition a été récompensée par un prix dédié à ce genre de manifestation.


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