Aujourd’hui 11 novembre est férié, en souvenir de l’armistice qui a marqué la fin de la 1ère Guerre mondiale en 1918. Pour les Polonais, cette date a une signification supplémentaire, particulièrement importante : c’est à ce moment que la Pologne a recouvré son Indépendance après avoir été partagée pendant plus d’un siècle entre les empires russe, prussien et austro-hongrois.
A la sortie de l’ambassade où j’ai été invitée à cette occasion, j’accompagne une femme et nous parlons cette fois de la 2nde Guerre mondiale à laquelle elle a participé – notamment dans les rangs de l’Armée nationale (AK) au moment de l’Insurrection de Varsovie, en août et septembre 1944. Née moi-même à Varsovie, j’y ai vécu les années de guerre avec mes parents mais n’avais guère plus de 3 ans à cette époque.
Or j’ai redécouvert, il y a peu, des cahiers où des membres de ma famille ont retranscrit leurs souvenirs d’alors – écrits qui ne sont pas destinés à être diffusés… Mais je m’y vois petite fille, je fais la comparaison avec ce qu’il me reste dans ma mémoire d’enfant. Il y a dans ces récits de guerre tant d’images effrayantes ! Je les compare avec les miennes, des images d’enfant : la peur, la faim, les pendus devant nos corps agenouillés, l’errance, l’humiliation, un chien écrasé, un cheval mort et des gens qui s’affaissent auprès de nous, tués comme des mouches, la maison où nous sommes entassés dans une cave, qui vient de s’écrouler au-dessus de nous…
Je constate, à quel point les souvenirs que d’autres nous rapportent, leurs écrits, contribuent à mieux cerner l’histoire des familles et à se faire une idée plus précise à propos de ce que nos prédécesseurs ont vécu.
Je découvre par ailleurs quelques chiffres dans leur froideur de chiffres : à la veille de la guerre, Varsovie avait un million d’habitants. A la suite des déportations vers l'extermination et de l’écrasement du Soulèvement du Ghetto en 1943, la totalité de sa population juive avait disparu. Quant à la population non juive, aux premiers jours d’août 1944, il ne restait plus qu’une personne sur deux – un tiers environ de ceux qui restaient ont été tués au cours des deux mois de cette Insurrection.
Malgré des situations intenables pendant la guerre et la présence continuelle de la mort, j’ai échappé à celle-ci avec mes parents. Je me réjouis d’être vivante. Les autres n’ont pas eu cette chance.
A la sortie de l’ambassade où j’ai été invitée à cette occasion, j’accompagne une femme et nous parlons cette fois de la 2nde Guerre mondiale à laquelle elle a participé – notamment dans les rangs de l’Armée nationale (AK) au moment de l’Insurrection de Varsovie, en août et septembre 1944. Née moi-même à Varsovie, j’y ai vécu les années de guerre avec mes parents mais n’avais guère plus de 3 ans à cette époque.
Or j’ai redécouvert, il y a peu, des cahiers où des membres de ma famille ont retranscrit leurs souvenirs d’alors – écrits qui ne sont pas destinés à être diffusés… Mais je m’y vois petite fille, je fais la comparaison avec ce qu’il me reste dans ma mémoire d’enfant. Il y a dans ces récits de guerre tant d’images effrayantes ! Je les compare avec les miennes, des images d’enfant : la peur, la faim, les pendus devant nos corps agenouillés, l’errance, l’humiliation, un chien écrasé, un cheval mort et des gens qui s’affaissent auprès de nous, tués comme des mouches, la maison où nous sommes entassés dans une cave, qui vient de s’écrouler au-dessus de nous…
Je constate, à quel point les souvenirs que d’autres nous rapportent, leurs écrits, contribuent à mieux cerner l’histoire des familles et à se faire une idée plus précise à propos de ce que nos prédécesseurs ont vécu.
Je découvre par ailleurs quelques chiffres dans leur froideur de chiffres : à la veille de la guerre, Varsovie avait un million d’habitants. A la suite des déportations vers l'extermination et de l’écrasement du Soulèvement du Ghetto en 1943, la totalité de sa population juive avait disparu. Quant à la population non juive, aux premiers jours d’août 1944, il ne restait plus qu’une personne sur deux – un tiers environ de ceux qui restaient ont été tués au cours des deux mois de cette Insurrection.
Malgré des situations intenables pendant la guerre et la présence continuelle de la mort, j’ai échappé à celle-ci avec mes parents. Je me réjouis d’être vivante. Les autres n’ont pas eu cette chance.
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