L’idée que le théâtre est le miroir de la société, s’oppose à celle qui considère que le théâtre n’est qu’un simulacre, une tromperie, une illusion et un truquage. (*)
L’idée du théâtre qui réfléchit la vie, vient de temps anciens : de l’Antiquité. Cette notion est relevée par Livius Andronicus et Cicéron. Bien des siècles après, au Moyen-âge puis aux 16ème et 17ème siècles, la réflexion porte sur les interférences entre la peinture, la sculpture, l’architecture et le théâtre – c'est-à-dire la mise en scène, la scénographie et la littérature dramatique. Dans l’ouvrage Le théâtre dans le théâtre sur la scène française du 17ème siècle (**), Georges Forestier écrit : La relation que l’on a souvent établie entre les jeux de miroir de certains tableaux flamands et la technique du théâtre dans le théâtre [la mise en abyme] s’explique, dans une large mesure, par le dénominateur commun que constitue la notion de miroir ; cette notion est au centre de la problématique du théâtre dans le théâtre, comme elle est au centre de la culture européenne des 16ème et 17ème siècles. Objet de travaux scientifiques, le miroir, est aussi l’objet de recherches picturales, en même temps qu’instrument magique et symbolique, qui s’exprime non seulement dans les beaux-arts mais aussi dans la littérature. Cette dernière, regorge de descriptions du théâtre : citons Goethe, George Sand, Tolstoï, Flaubert, Wyspianski, Pirandello, et beaucoup d’autres.
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Le procédé scénographique du miroir est utilisé depuis l’époque baroque : dans La Comédie des deux théâtres à laquelle assistaient 14 cardinaux, prélats et des chevaliers, Bernini avait disposé, au fond de la scène, la reconstruction fidèle de la salle avec un public, partiellement composé de figurants et particulièrement en trompe-l’œil, qui ressemblaient aux vrais spectateurs qui se trouvaient dans la salle et qui avaient l’impression de se mirer dans une glace.
Tadeusz Kowzan, dans son article Jeu de miroirs, procédé baroque (***) relève trois variantes du jeu du miroir : Miroir tendu à un personnage pour dévoiler la vérité occultée (Shakespeare). Miroir tendu au vrai public pour qu’il se confonde avec le public simulé (Bernini). Miroir dans lequel se regardent les comédiens-personnages, et particulièrement le comédien-personnage-auteur, d’une pièce du théâtre (Molière).
De nos jours, certains metteurs-en scène auront utilisé les techniques du jeu du miroir (Béjart, Savary, Chéreau, Vitez). Le spectacle Angels of America dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski, présenté à Avignon dans la cour d’honneur, puis au Théâtre du Rond-point, a employé le même procédé : un miroir disposé au fond de la scène réfléchit le public, en train de regarder le spectacle.
(*) D’après Tadeusz Kowzan – Revue d’histoire du théâtre, 1998-3.
(**) Genève, Droz, 1981.
(***) Revue d’histoire du théâtre, déjà citée.
Tadeusz Kowzan, dans son article Jeu de miroirs, procédé baroque (***) relève trois variantes du jeu du miroir : Miroir tendu à un personnage pour dévoiler la vérité occultée (Shakespeare). Miroir tendu au vrai public pour qu’il se confonde avec le public simulé (Bernini). Miroir dans lequel se regardent les comédiens-personnages, et particulièrement le comédien-personnage-auteur, d’une pièce du théâtre (Molière).
De nos jours, certains metteurs-en scène auront utilisé les techniques du jeu du miroir (Béjart, Savary, Chéreau, Vitez). Le spectacle Angels of America dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski, présenté à Avignon dans la cour d’honneur, puis au Théâtre du Rond-point, a employé le même procédé : un miroir disposé au fond de la scène réfléchit le public, en train de regarder le spectacle.
(*) D’après Tadeusz Kowzan – Revue d’histoire du théâtre, 1998-3.
(**) Genève, Droz, 1981.
(***) Revue d’histoire du théâtre, déjà citée.
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