« Nulle part on ne trouve autant de théâtres qu’à
Paris et en aucun endroit sans doute, un jeune auteur n’a plus de mal à se
faire jouer, car chaque théâtre a son public et chaque théâtre a ses auteurs
attitrés qui écrivent des pièces de telle ou telle façon pour tel ou tel
acteur» écrivait Zapolska en 1895, dans un de ses articles, intitulé « Du
monde des coulisses », qu’elle a envoyé à « Kurier Codzienny ».
Les théâtres, elle les connaissait bien, tant du côté des
coulisses que de la scène, côté Cour ou côté Jardin. Au cours de vingt années
de carrière artistique, sa manière de jouer avait évolué en même temps que
l’apparition des nouveaux courants qui se manifestaient sur les scènes
parisiennes. Ses débuts au théâtre en Pologne – avaient été difficiles. Nous pouvons les comparer aux premiers pas sur scène de la jeune
actrice Nina, dans la pièce de Tchekhov, « La Mouette » qui
voyageait, éreintée, en train de troisième classe, pour jouer devant un public occasionnel. Des
années trop difficiles pour une jeune rêveuse et passionnée du théâtre.
À Paris, en 1889, ses premiers contacts avec le métier
d’actrice lui font voir les coulisses sordides des théâtres des boulevards. Elle
travaille pour perdre son accent. Puis, elle fait connaissance d’acteurs de la
Comédie Française qui l’encouragent à continuer et à poursuivre sa quête vers
la scène. André Antoine l’engage dans son Théâtre Libre, où elle joue dans des
pièces d’auteurs inconnus du public, refusées ailleurs. Zapolska y rencontre une ambiance créatrice ;
elle est heureuse de travailler avec Antoine. Celui-ci lui interdit de parler
en polonais pour qu’elle fasse des progrès pour la prononciation. Bientôt, elle
obtient un succès personnel dans le rôle d’une Princesse roumaine, Danesco,
morphinomane. D’autres rôles affluent. Elle fait partie de sa troupe.
Vers la fin de son séjour, en 1895, elle joue dans le théâtre
symboliste de L’Œuvre de Lugné Poe dans la pièce en un acte de Maurice
Maeterlinck, « Intérieur », où elle joue la Mère. Son emploi se limite
à celui d’une étrangère ou à celle à qui l’usage de la parole est restreint.
Elle peut, ainsi rendre l’expression voulue du théâtre symboliste par le
gestuel, par une mélodie étrange du texte, due à son accent.
« La Revue Blanche » mentionne : « Parmi
les personnages muets de « l’Intérieur », Madame Zapolska, notre
collaboratrice des « Lettres Polonaises »,
a joué expressivement le rôle de la mère, Mmes Jenny Moore et Louise Durand
ceux des jeunes filles ». Elle joue aussi avec succès dans le répertoire
d’Ibsen, Maeterlinck, d’Emile Fabre.
2 commentaires:
Acteur = souvent bohème
Souvent le caractère est plus fort que la raison
Cordialement
sans doute... d'autres articles à suivre...
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