samedi 14 mars 2015

Les ponts entre Zapolska et Sérusier sont coupés


La correspondance de cette époque entre Zapolska et Sérusier a été détruite. En étudiant le seul livre qui constitue un recueil de lettres de Sérusier et qui porte le titre ABC de la peinture, j’ai été intriguée par la préface. Un Avertissement  nous informe que Cette correspondance est publiée dans la forme même du style originel que nous croyons devoir respecter, mais si elle présente d’inévitables et regrettables lacunes elle contient, néanmoins, l’essentiel pour la connaissance de l’homme et surtout de l’artiste dont l’œuvre estimé s’est imposé et est aujourd’hui classé  (…).

Madame Wladyslawa Jaworska, docteur en histoire de l’art, qui s’est intéressée à cette question m’a expliqué pourquoi cette correspondance n’a pas été conservée. Madame Jaworska a écrit un livre : Gauguin et l’École de Pont Aven, Ides et Calendes, Neuchâtel, 1971. Un chapitre y est consacré à Paul Sérusier. A l’occasion de ses recherches, Madame Jaworska a été souvent invitée par Mlle Henriette Boutaric, l’héritière de la totalité de l’œuvre de Paul Sérusier. Mlle Henriette Boutaric n’a jamais connu Sérusier mais, après la mort de l’artiste, elle s’est occupée de Madame Sérusier qui était malade. C’est elle qui a dévoilé à Madame Jaworska la cause de cette « lacune »  à savoir, l’absence dans la correspondance de Paul Sérusier des traces de l’existence de Gabriela Zapolska dans la vie du peintre.

Après le départ définitif de Zapolska en Pologne, Sérusier a voulu se suicider. Il a été ramené à la vie et, pendant une longue période, il a été en convalescence au cloître de Beuron, chez son ami hollandais Jan Vercade. Lorsque, quelques années après, en 1912, il s’était décidé de se marier avec Mlle Marguerite Gabriel-Claude, celle-ci accepta, semble-t-il sous la condition que son fiancé brûle toutes les lettres de Zapolska, qu’il ne lui écrive jamais plus et que, s’il devait recevoir une lettre de Pologne, il ne l’ouvre pas et la brûle sans la lire.

Nous savons aussi que Paul Sérusier a fait un séjour à Prague en 1896, où il peignait des fresques dans des églises. 

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