Je vis la
plupart du temps avec des Français : des peintres et des acteurs. J’ai
envoyé à « Przeglad Tygodniowy » une « Lettre » au sujet
des nouveaux courants dans la peinture. Lis-le avec Pankiewicz.
Par envoi recommandé
je vous envoie 2 affiches de « Hannelé Mattern »sur laquelle je
figure sous la forme du Fantôme bleu. L’affiche est de Paul Sérusier,
vraisemblablement mon futur mari et, selon moi, l’un des plus grands peintres
de l’époque actuelle. Ce que tu écris - que Paris te semble laid et monstrueux
– c’est vrai. Mais – quant à moi – je suis destinée à y rester. Que
veux-tu ? Je suis maintenant tout à fait tranquille. J’ai un soutien moral
et je ne me débats plus au sein d’un cercle vicieux comme au début de mon
séjour. Je joue tranquillement quand je veux et, en plus je choisis mes rôles.
Je suis entourée de ces peintres dont je t’ai parlé, qui sont particulièrement
instruits. (…) Je vais devoir beaucoup à cet homme car il m’apprend à
réfléchir. Je lui suis très attachée et lui, il m’adore. Je sais que tu m’as
aimé beaucoup aussi, mais je ne sais pas pourquoi tout ça a dérapé. N’y pensons
pas. Il se peut que la vie nous ait épargné pas mal de déceptions et des
difficultés. (…) Sincèrement bienveillante.
Mise en garde de Laurysiewicz. Voyage – sans retour – à Varsovie
Dans une
lettre du 2 juillet 1894, Zapolska répond à Laurysiewicz qui la met en garde à
propos de la décision de rester pour toujours en France car elle risque
de s’étioler loin de son pays, comme cela a été le cas pour les écrivains Jez
et Kraszewski. Elle lui explique que le progrès est très lent en
Pologne : elle va y venir pendant deux mois mais elle pense s’en éloigner
au plus vite.
Nous savons que Zapolska quittera Paris en mai 1895, pour ne jamais y revenir.
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