Cela fait environ deux
ans, je vous avais présenté les activités de l’association SEINE-VISTULE que
j’anime (voir mon billet du 12 mai 2012). Qu’avons-nous fait depuis ? Vous
en avez eu des échos au fil des articles
qui se sont succédé depuis.
En voici une
présentation chronologique qui porte sur les années 2012 et 2013
En 2012, d’abord...
... 2013 fera l'objet de l'article suivant
Seine- Vistule s’est essentiellement consacrée à la poursuite de traductions, à des
publications et à des manifestations de sensibilisation du public.
Traductions
La pièce de théâtre Skiz de Gabriela
Zapolska avait donné lieu à une traduction dans le cadre de l’Association, il y
a plusieurs années. Cette traduction a été reprise depuis le début, afin de la porter sur les planches en français.
La traduction de Stella Maris – autre pièce de Zapolska –
vient d’être menée à bien. Deux lectures ont été programmées pour fin de janvier
2013 au Théâtre du Nord>Ouest et pour fin mai à l’Entrepôt.
Cette pièce fait partie d’un
ensemble récemment édité par le soin de l’Université de Slask « Les drames
non publiés » de Gabriela Zapolska. Nous sommes arrêtés sur l’une d’entre
elle – Stella Maris – qui tient en
une petite quinzaine de pages.
A trente ans de distance, ce
n’est rien d’autre que l’évocation d’un élément fort de la biographie de
Zapolska : Peu après avoir eu vingt ans, elle s’était éloignée de son mari
pour jouer dans des troupes itinérantes, avait eu d’un directeur une enfant qui
était ensuite morte en bas-âge, C’est ce qui est ici repris sous une forme
dramatisée, Mais le plus surprenant est d’y retrouver, pratiquement mot pour
mot, des phrases que Zapolska avait utilisées longtemps auparavant dans ses
lettres pour s’exprimer sur cet épisode douloureux. On se doute que cela l’a
travaillée pendant tout ce temps. En prendre conscience éclaire une partie de
son parcours personnel.
Enfin,
parmi les premières chroniques journalistiques parisiennes de Zapolska figurait
un article assez fouillé sur le Pavillon
théâtral qui avait été implanté à l’Exposition universelle de Paris, en
1889. Cette traduction a été communiquée à la Comédie-Française ainsi qu’à la
Société d’Histoire du Théâtre.
Publications
- Les
Annales 2012 (volume n° 14) du Centre parisien de l’Académie polonaise des
Sciences (PAN) sont parues. Elles regroupent les textes des conférences et
manifestations qui y ont eu lieu en 2011. C’est dans cet ouvrage de près de 500
pages essentiellement en français que se trouvent les deux textes de la
conférence sur Gabriela Zapolska, donnée le 19 octobre 2011 par Danuta
Knysz-Tomaszewska et Elżbieta Koślacz-Virol – respectivement intitulés : La Magie de la Bretagne et La Ville-Lumière.
Le
CIRCE (Université Paris-Sorbonne) a publié cette même année Les minorités littéraires (et autres) en
Pologne, ouvrage hors-série de sa collection Cultures d’Europe centrale, sous la direction d’Agnieszka
Grudzińska et de Kinga Callebat. On y trouvait, sous la signature de Krystyna
Kłosińska – qui a par ailleurs participé à la publication des pièces tardives
de Zapolska (cf. plus haut) – un article
intitulé : Zapolska à Paris.
Krystyna Kłosińska a
mis le doigt sur l’importance de son séjour parisien pour Zapolska : une
métamorphose commencée dans les pires conditions, préludant à un retour au pays
de façon quasi triomphante. Elle nous montre aussi comment, à la lecture des
chroniques journalistiques de Zapolska depuis Paris, des historiens de la
littérature ont eu tendance à déceler la trame d’un roman d’apprentissage
(Bildungsroman). En revanche, sa correspondance laisse entrevoir des
balancements entre son pays, dont elle se sent exilée mais garde une poignante
nostalgie, et des Parisiens parmi lesquels elle se trouve d’abord isolée puis
adoptée – mais encore étrangère. Sa relation avec le peintre Paul Sérusier
permet à une plus grande familiarité avec les gens et les lieux de se
construire. Conclusion de l’auteure de l’article : le sujet en crise a surmonté
la crise ; le moi est en mesure de choisir les siens. C’est notamment ce
qu’elle fera à son retour en Pologne, vis-à-vis de marginaux et d’exclus.
Mon
commentaire : la métamorphose qui s’est opérée chez Zapolska lors de son
séjour parisien va au-delà d’un épisode personnel, limité à la période où elle
a vécu. Preuve en est que – plus d’un siècle plus tard – Zapolska et son œuvre
sont toujours bien présents.
Dans
la veine de ce qui avait été réalisé pour la publication bilingue de Moralność
pani Dulskiej (La Morale de Madame
Dulska) par la Faculté de Langue et de Littérature Polonaises de
l’Université de Varsovie, Institut d’Etudes Polonaises Appliquées, une
initiative similaire s’esquisse dès 2012 autour de Skiz dont la traduction pour la scène est pratiquement achevée. Il
est alors envisagé une nouvelle publication pourrait ainsi comporter une
version bilingue de Skiz, la
traduction d’articles de Zapolska sur Paris, et quelques essais critiques.
Manifestations
et sensibilisation
Après une année 2011 bien
remplie en termes de manifestations, 2012 n’aura pas brillé à un même niveau.
Une réunion organisée à la Bibliothèque Polonaise de Paris par les personnes
qui s’occupent de recenser et de remettre en valeur des monuments ou tombes
polonaises en France – notamment à l’initiative de Mme Barbara Kłosowicz, a été
l’occasion d’une lecture d’une suite de textes de Gabriela Zapolska.
Amis de la Seine-Vistule
La mise en place d’une
structure de soutien, sous le nom des Amis de l’Association Seine-Vistule, a
fait ses premiers pas en 2012. Modeste initialement, ce soutien a néanmoins
contribué à couvrir quelques frais administratifs
Malgorzata G. qui avait
organisé l’année précédente au Musée de la littérature de Varsovie une belle Exposition
sur Zapolska, a renouvelée cet exploit pour les trois mois de l’été 2012 à
Gdynia. Cette exposition a été récompensée par un prix dédié à ce genre de
manifestation.